mardi 25 août 2009

UN 23 AOUT A SEVRAN


"Du saint marché que Dieu nous envoie"



23 août 2009 à Sevran, la mémoire s'imposeà l'injustice,
à la mort.

10 août, 5 personnes meurent dans l'incendie de leur appartement, en pleine nuit, dans un immeuble du quartier des Beaudottes. Histoire comme on en a déjà entendues mille autres, de feux qui se propagent, trop vite, de fumées asphyxiantes, d'une porte d'appartement qu'on ouvre, de la mort qui vient prélever son écôt...



Habitants de l'immeuble et du quartier fuyant, impuissants. Ou tentant de venir en aide à des dormeurs et dormeuses cernés. Dealers déjà à l'oeuvre pour reprendre le territoire en main. Le Maire, le directeur général des services de la ville, sur place, tout de suite (*)

Le feu éteint, les mortes évacuées et les blessé(e)s secouru(e)s, les sinistré(e)s relogé(e)s provisoirement, dans l'attente des démarches de la Ville pour trouver un nouveau toît, la vie continuait. Comme une aberration, après ce qui venait d'avoir lieu.

"La vie continue", indiscutable fin en soi, injonction indécente à tourner des pages encore noircies, porteuse de la tentation d'oublier; il fallait que la mémoire s'en mêlât, raison pour laquelle était organisée, ce 23 août, une cérémonie de recueillement à la salle des Fêtes de Sevran.

(*) Le blogueur était en congés et ne fait que reprendre ici les récits de l'incendie et ce qu'il en a entendu après coup.





D'une salle pleine de 500 à 600 personnes, s'est élevé un manifeste fort : rien ne justifie qu'on meure en pleine nuit dans l'incendie de son appartement, dans un immeuble où la vie est dure, oppressante, quand la vie et la survie étaient déjà pour les victimes un dur combat de tout instant.






Femmes et hommes dignes, elles magnifiques dans leurs tenues africaines, eux le plus souvent en djellabas.









Une prière collective.















Un discours de l'Imam, un autre discours du rescapé de l'appartement du 6 allée La Pérouse.


De voisins encore sous le choc disent leur culpabilité de n'avoir rien pu faire. Le Maire est là, il prend le micro, voix cassée, dénonce les morts absurdes, les gens qui pourrissent la vie des habitants de l'immeuble, l'absence de tout représentant de l'Etat à la cérémonie. "On se sent un peu seul". Il est remercié par les intervenants, pour sa présence et son action.

Septembre est là, la vie est de nouveau plus rapide et stressante, entre rentrées d'écoliers et reprise en main du temps par l'économie. Le ciel chargé et la pluie en plus. C'est au milieu du brouhaha renaissant qu'on apprend que le feu de l'allée La Pérouse est sûrement criminel












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