dimanche 8 août 2010

LE SOCIALISME, L'ECOLOGIE, ET LES VERTUS DES TRAVAUX D'APPROCHE

Deux formations se réclament ouvertement de l’écologie politique en France : Europe Ecologie et le Parti de Gauche; aucune percée à ce jour pourtant, électorale ou dans la réalité politique, ne permet de la créditer d’une quelconque avancée : le score d’Europe Ecologie aux élections régionales de 2009, inférieur à celui des Verts et de Génération Ecologie il y a douze ans, n’a pas vérifié le triomphe annoncé, celui du Front de Gauche n’a pas créé de dynamique ; le Parti de Gauche campe sur un effectif militant et un poids réel qui ne lui garantissent pas de survie à moyen terme, malgré l’impact médiatique fort de son Président.

Malgré leur affinité de fond, les deux structures ont évité tout rapprochement depuis leur émergence, hormis des discussions occasionnelles et des actions militantes ponctuelles; une coïncidence malheureuse, sans doute, avec le taux d’abstention record reconduit aux élections régionales puis à Rambouillet, l’abandon de l’essentiel du « Grenelle de l’environnement » et une défaite cinglante et collective dans le dossier de l’aéroport de Notre Dame des Landes.

Par ailleurs la crédibilité des deux piliers écologistes est minée politiquement : Europe Ecologie, lancée un peu hâtivement comme antidote à tous les maux politiques, à gauche en particulier, a joué l’air du grand soir écolo, avant extinction des lampions dès la fin des régionales pour cause de dissensions lourdes entre Verts et « néo-écolos » ; et tous de traîner un boulet à retardement, le Traité de Lisbonne, que nombre d'entre eux ont combattu sous sa forme "TCE" en 2005, et qu'Europe-Ecologie a, ipso-facto, avalisé. Un corset économique redoutable et une hypothèque lourde sur la crédibilité sociale d’EE - quelques mauvaises langues y décelant la patte personnelle du « Lider Minimo » d’Europe Ecologie, et son rêve d’une gauche libérale-écologiste-hall de gare ouverte aux non-extrêmes de tous bords.


Bientôt deux ans d’existence, et le Parti de Gauche n’a pas décollé : une imposante production théorique, intellectuelle et politique, sans diffusion dans la société, un Président-fondateur de très haute volée mais seul représentant visible dans les médias, un effectif qui plafonnerait à 7 000 adhérents, trop peu d’élus et de moyens financiers, une participation cohérente et de raison au Front de Gauche mais sans circulation d'idées, en particulier sur l'écologie, sans évolution d'aucune ligne chez aucun des partenaires du PG ni aucun bénéfice politique significatif, aucun ralliement d’envergure en provenance des autres composantes de gauche : la pérennité de cette entreprise politique ambitieuse et méritante n’est pas acquise.


Il y a un impératif de centrer le débat politique sur un socle prioritaire, l’écologie. Sur fond de démonstration quotidienne du saccage de la planète et des dangers de la gestion à court terme sur l’équilibre de la vie, le PG, toujours solidement ancré dans le Front de Gauche, et Europe Ecologie, qui balance entre écologie sociale et sociale-libérale, doivent prendre langue. Non pour des discussions d’états-majors ni des accords au sommet imposés à la base, non pour éloigner les uns du Front de Gauche quand les autres renonceraient à être
eux-mêmes ; une dialectique d'intelligences est à instaurer, indissociable d'un dialogue dans le temps long, volontaire, résolu, amenant Europe Ecologie à s’affranchir de son carcan libéral et le Parti de Gauche à imaginer un fonctionnement faisant moins de place à la verticalité, plus à l'ouverture et à la transparence.

Un projet commun des deux formations leur confèrerait ensuite une puissance de feu sans commune mesure avec celle d’aujourd’hui. Il attirerait toute l’autre gauche vers un projet écologiste, encore trop soupçonné d’être un cheval de Troie libéral, une partie des sympathisants écologistes surmontant des réticences parfois adolescentes face à cette autre gauche soupçonnée de quelques gros maux – centralisme, rigidité idéologique, sans trop savoir ce qu’il en est vraiment.

L’autre vertu d’une dynamique écologiste commune débarrassée des oripeaux d’antan, serait de faire la lumière sur une réalité que la tournure politique actuelle, électorale et « court-termiste », occulte dramatiquement : le Front de Gauche et Europe Ecologie partagent plus d’idées-force qu’ils le savent eux-mêmes, dont l’alternative au productivisme. On ne pourra plus penser production sans lui accoler sa finalité économique, sociale et écologique ; aucune délocalisation n’est justifiable en l’état par un prétendu développement économique et social des pays de relocalisation ; des travailleurs menacés par des fermetures d’entreprises ont droit au soutien sans réserve de toute la gauche, qui doit autant faire la lumière sur les combinaisons actionnariales ou manageriales ayant conduit aux menaces de fermeture qu’imaginer avec les salarié(e)s les solutions de redémarrage, de reclassements ou d’alternatives industrielles s’il y a lieu.

Une dynamique socialiste (au sens non-partidaire) et écologiste est déjà inscrite dans les idées et les têtes de toute la « gauche de la gauche ». La reprise, pendant les assises d’Europe Ecologie, puis avec la rentrée chaude qui s’annonce, d’un cloisonnement opaque entre Europe Ecologie et le PG tournerait le dos à la raison politique et remettrait aux calendes grecques tout projet écologiste et social. Chacun ferait ensuite tourner son cerceau, autre mot pour « la roue tourne », mais avec cette particularité qu’elle tournerait dans le vide.
Qu’il en aille autrement serait pour beaucoup le signal d’une certaine ré-incarnation de la gauche, attendue depuis vingt-cinq ans dans la désillusion et la démission politique générale. Une nouvelle qui, enfin, surprendrait agréablement.

dimanche 20 juin 2010

POTIN D'UN 11 JUIN SEVRANAIS

"Le marché n'est craint
Que par qui le veut bien"

Il était un été où tout clochait, ou à peu près tout.
Le monde jouait encore, toujours, à la veillée d'armes, l'économie sifflait la fin des réjouissances, il fallait ramper de nouveau devant la Grande Phynance, mordre l'asphalte et se rappeler une bonne fois qui commande le monde.

Non, non, Marceau, foin d'envolée indignée, le capitalisme, le chômage, machin-truc, non. Mais un détour ronchon. Un aveu de fascination devant notre genre humain, depuis des lustres sous la botte des religions, des guerres, des Etats, et, moyennant la promesse égoïste, illusoire, d'une part résiduelle d'eldorado à conquérir sur le dos du voisin, incapable aujourd'hui de s'affranchir de l'ultime fléau. Parce que l'économie, le Capital - c'est bien lui - offrent de détruire, tout, planète, genre humain, et que le genre humain n'a sans doute, lui, de fascination que pour sa propre fin.

Toute la planète est donc sous le joug. Toute? Non! Près de Paris, dans une petite Ville glorieuse de 50 000 héros, une rue a résisté en s'offrant une session de bonheur. La République a trouvé refuge un soir, rue Maurice Berteaux, à Sevran.

Les vingt-cinq à trente citoyens de la République Maurice Berteaux ont dressé la table, puis le banquet s'est tenu.





On prépara dès le début de l'après-midi.
Le matin, la rue fut vidée de presque toutes ses voitures. De mémoire de Madame Latimier, doyenne des résidents, on n'avait jamais vu ça.
Une rue sans voiture... un événement à la petite échelle de Maurice Berteaux. On imagine - rapprochement hardi - les riverains de Roissy, quand le volcan islandais paralysa le trafic aérien.




Les préparatifs ont démarré vers 18 heures, les premières tables ont été plantées au milieu de la rue, avec, dessus, les premiers plats et boissons.




Peu à peu, le petit Peuple des disciples de Maurice Berteaux a pris place au beau milieu de "sa" rue.

Ca t'avait l'air d'un putsch, Marceau ! Imagine, si on avait décidé, là, tout à trac, de la fondation de la République autonome autarcique souverainiste (gros mot, je sais) de Maurice Berteaux ? Au moins deux résidents ont des plants de tomates, survie alimentaire assurée, on pouvait creuser des tunnels vers chez Maurice, chez M. Tardif et Alexandre et Madame, les primeurs de l'avenue de Livry.
La tête du Maire !


Arrive une première personnalité...





... André Prieur !
Dédé 1er, Roi des Prieurs, ancien Maire adjoint.
Comme la Reine d'Angleterre s'était excusée et que Benoît XVI tardait à arriver, voir débouler super-Dédé nous a rassurés et nous a fait plaisir.





L'installation se poursuit.




Il y a sur les tables à boire, et encore à boire, et à manger pour la terre entière, la peur de manquer plutôt que celle de manger, c'est bon, très bon, saveurs portugaises, françaises, thaïlandaises, la world-food est à l'assaut de Maurice Berteaux.








Puis on assiste à la prise de la rue...





... Par les enfants.






... Et c'est prêt :

L'apéro n'en finit pas.
Le papotage s'éternise (personne n'est en cause, même pas la jeune convive sur la photo de gauche, de face au second plan).



Il est temps de passer aux actes.



C'est le moment pour une deuxième personnalité de franchir la frontière et se mêler à la foule.

L'invité de marque est arrivé en compagnie de Nathalie, d'Emma et de Lucas.

On est en pleine coupe du monde. La Syldavie orientale, malgré l'entrée sur le terrain d'un joueur mal-voyant, inflige une sévère correction à l'équipe poméranienne, qui a fait entrer un joueur ambidextre et irritable. A la 180 ème minute, l'arbitre siffle les prolongations et le remplacement du match par une partie de belote, sous les Vuvuzela exubérantes. L'invité de marque ne veut rien en rater, de peur d'être sous le niveau de la mer.


Lui et sa Famille ont été suivis par Pirouette.
Mal en a pris à Pirouette.
Car Emma et Lucas le prennent en filature. Sus à Pirouette (qui finit par demander l'asile politique au 1 rue Maurice Berteaux) :



Après négociation acharnée, Pirouette obtient l'annulation des poursuites le concernant et l'asile politique, moyennant non-ingérance dans les affaires intérieures du 1 rue Maurice Berteaux, qui héberge déjà par intermittence Titou et un gros chat blanc. Pas question d'affronter des troubles de l'ordre félin et public.


Le jour commence à tomber.



Entrée en scène du 1er adjoint au Maire.
Une video atteste sa présence et son impressionnant - et désormais légendaire - appétit; video trop lourde pour apparaître sur le présent document mais à la disposition de qui voudra.







Il est plus de 21 heures quand interviennent deux derniers invités de marque, qu'on nommera Django et Gégé. Le premier se dresse en bout de table et à-même la table avec sa guitare manouche, et que croyez-vous qu'il exécute? "Aux Champs Elysées". Si. Celà-même.



La nuit est tombée quand survient le second :


Ainsi le plus grand groupe du monde, Père et Fils Geoffroy coalisés, fait vibrer les Berteauxistes; le swing irradie, défilé des tubes immémoriaux, la Fête gronde, les maisons s'en envoleraient presque; couronnement du tout, notre voisin d'en face rapporte à Madame Vieira les clefs de sa voiture, qu'on lui a volées quelques jours plus tôt et qu'il a retrouvées devant chez lui.

Du coup, elle l'embrasse.

Et la Fête bat en retraite sous les assauts de l'heure et de la nuit, Django et Gégé n'ayant pas poussé leurs derniers accents...



Et cette soirée dit assez bien la précarité de la République.
Elle avait commencé par l'union des Citoyens Berteaux, s'était poursuivie par un banquet et terminée en musique, marque incontestable et profonde de la République.
La précarité et le rêve ont parfois partie liée.
Et qu'importe si notre soirée fut utopique, puisqu'elle, l'utopie, se mua en réalité quelques heures durant et fit la démonstration - bienvenue - de sa propre précarité.

Dis, Marceau, on rêve assez?
J'ai des doutes.
Ou des rêves.

Vive la République.

samedi 20 mars 2010

LES LECONS D'UN SCRUTIN

PREAMBULE

Après six mois qui contribuèrent davantage à mon usure que trente ans de lavages de voitures ne l'auraient fait, j'ai voulu retracer les dernières heures de la séquence électorale du 14 mars, afin d'en livrer vision et conclusions personnelles.
Comment conclure sur quelque note que ce soit, espoir ou dépit, quand la donne reste entièrement ouverte faute d'être partiellement fermée, que faut-il penser d'évolutions absolues des uns qui contrecarrent, sans nécessairement les compromettre, les progressions relatives des autres?
C'est à ces questions que ce récit prétend répondre avec une objectivité incontestable.
A chacun(e) d'apprécier selon son tempérament et sa sensibilité.
Pour ma part, les choses sont claires : plus que jamais, je resterai fidèle à mes anchoix fondamentaux.

DIMANCHE 14 MARS
SEVRAN
PREAU CRETIER
19H45.

Le préau Crétier grouille de centaines de partisans des listes en présence, gonflés d'esprit démocratique, soucieux d'un remplissage méthodique des sous-sols de la Cité des sports à l'aide de quelques partenaires politiques pré-sélectionnés dès la fin du premier tour. Une atmosphère fébrile accompagne l'apparition, sur écrans géants, des résultats obtenus par chaque liste dans tous les bureaux.

De plusieurs cars stationnant non loin de la Mairie, descendent des centaines de supporteurs joyeux d'une des listes majoritaires; tout droit sortis d'un tournoi de base ball et encore munis de leur matériel sportif, ils sont heureux de contribuer de toutes leurs forces à la concrétisation du grand espoir démocratique qui accompagne la liste "Union de ceux à qui on ne la fait plus".

UNE TENSION PALPABLE

Pénétrant gaiement dans le préau Crétier, ils aperçoivent, tapis dans un angle mort du préau suintant d'humidité, visages glâbres, regards vengeurs et fielleux d'adversaires acharnés du progrès, la totalité des trois partisans de la liste "Union de ceux à qui on ne la fait pas"; dans l'attente résignée de leur inéluctable déroute, ceux-ci se trahissent par leurs allures conspirationnistes, ils laissent transparaître leurs idées visqueuses, d'un autre siècle, condamnées par la marche universelle vers le bonheur.
Joyeusement, les joueurs de base-ball font résonner leurs battes sur des murs du Préau, acclamés par une foule en liesse, non loin des trois partisans de la liste "Union de ceux à qui on ne la fait pas"; cinq d'entre eux pris de culpabilité bien compréhensible envisagent de quitter la salle.
La tension est à son comble.

LE MAIRE DE SEVRAN ARRIVE AU QG ELECTORAL

M. Jean-Pierre Goupillon fait son entrée dans le préau, suivi par le premier magistrat de la Ville, M. Stéphane Grattechignon. Acclamé par plus de cinq-cent mille partisans, ce dernier déclare d'emblée être "sûr de la victoire de sa liste" (Silence-teuheu-silence) et que celle-ci "ouvre (hummm - toux) la voie à une société plus juste, plus humaine et plus fraternelle, tchu vois..." (toux).
Ceci, sous le regard interdit de Mme Danielle Berné.

Les premiers résultats d'un bureau de 50 inscrits annoncent l'écrasant succès du Front de Fauche, qui y avait dépêché quarante assesseurs spécialisés (inscrits : 50. Abstention : 0. Front de Fauche : 97 suffrages validés). M. Michel Dosrond apparaît alors à la tribune et déclare que "Chaque suffrage pour le Front de Fauche sera autant moins de suffrages pour nos adversaires, ce qui prouve que des initiatives actives quantitatives significatives de Camarades allant dans le sens d'actions importantes pouvant ouvrir la voie à des réponses concrètes aux besoins humains populaires du peuple des Hommes et des Femmes rassemblés auront pour effet que la liste Continent-Hémorragie peut aller se faire niquer sa Mère".
Le Maire de Sevran s'adresse alors à un de ses proches, M. Emmanuel Kujavachi : "Eh, oh, çui-là, on l'a pas mourru ?!", à quoi M. Kujavachi répond que "une probabilité relative tirée d'un ratio tempéré des données statistiques en vigueur au niveau des tendances moyennisées des grands équilibres généraux ne permettait pas d'établir en l'état la pertinence de cette information".

L'IRRUPTION DU PREMIER ADJOINT

A l'annonce des résultats d'un nouveau bureau, confirmant l'immense avance de deux voix du Front de Fauche, MM. Branché, premier adjoint, et Jean-François Brouillon, adjoint, font irruption dans le préau. L'accueil enthousiaste de deux supporteurs présents par hasard, pour lesquels trois cars à doubles niveaux avaient été réquisitionnés depuis cinq départements limitrophes, est vite couvert par l'entrée triomphale du leader sevranais du Parti de Fauche, acclamé par dix-mille personnes massées dans la partie ouest du préau Crétier.
A M. Michel Dosrond, qui affirme l'engagement du Parti Cornettiste Français pour une société "plus juste, plus humaine, plus fraternelle", M. Branché répond qu'en opposition au "vieux" modèle proposé par M. Dosrond, Continent-Hémorragie propose de son côté une société "plus juste, plus humaine et plus fraternelle".. M.Gilles Kujavachi, chef du plus grand Parti de Sevran, ami de ceux qui souffrent, ennemi de ceux qui vont bien, approuve "des orientations globales qui, contrairement aux insipidités développées par les autres Partis, iraient dans le sens d'une société plus fraternelle, plus humaine, plus juste". .

L'ECHEANCE

A 23h, les milliers de supporteurs du Front de Fauche et les deux supporteurs pâles, porteurs des plus réactionnaires régressions sociales que les classes sans thunes aient jamais subies, attendent impatiemment la proclamation des résultats.
M. Grattechignon monte à la tribune. Grave, il déclare "Ouais, cette campagne a été dure, c'est dur, tout est dur et tout ce qui est à venir est (teheu) dur", Constatant à regret "L'immense succès du Parti de Fauche", et le score de L'Union pour un Piment Moléculaire, il demande le silence à la horde de ses deux partisans et annonce pour l'été 2006 (financement sur l'excédent budgétaire en impasse équilibrée de 2007) la construction d'un métro intra-urbain à vapeur non-fossile froide peu polluante reliant le 1O et le 26 avenue Hoche. Le leader du Parti de Fauche, M. Gilles Kujavachi, annonce un accord sur le métro, prévu dans la prochaine nuit entre les deux Partis, vers 3H30 du matin, peu avant l'apéro, sur la base d'un conducteur sur deux appartenant de façon authentifiée au camp républicain qui observera un arrêt à la station "Maurice Berteaux".

Puis, toujours grave et retenu, le Maire passe aux aveux.
"Inscrits : 20 000
Votants : 22 000
Front de Fauche : 22 500
Continent-Hémorragie : 2.
Le Maire poursuit : Le camp majoritaire travaillera avec la majorité des minoritaires, si ceux-ci minorent leur potentiel majoritaire, et à charge pour eux de payer un coup aux majos"

M. Jean-François Berné engage un aparté avec M. Michel Bouilloire et M. Hysteriat, au terme duquel ce dernier se sépare gaiement mais à grand peine du noeud coulant que M. Berné lui a fixé autour du cou en extrayant une potence portative du coffre de son véhicule.
M. Broque, adjoint à la sécurité, la tranquillité et la dialectique, convient avec M. Poutrelle, autre adjoint, de l'urgence d'agir sans attendre pour des actions rapides et sans délai. Ce dernier convient de l'attente forte pour des actions agissantes en vue d'agir concrètement pour développer les concrétisations d'actions.

A 23h46, le Maire de Sevran prononce la fin du scrutin.

POSTAMBULE
(non, il ne s'agit pas d'une mégalopole turque)

La soirée du 14 mars s'est bien passée comme ça, plusieurs témoins le confirmeront.
A présent, prudence, petits pas et gros risque, pointe l'envie de sérieux. Aller dans une réalité politique qui m'a explosé à la figure, essayer d'exprimer une vue sur le fond, risquer un constat, une fois encore pessimiste, sur un scénario politique.

Pour quelques-une d'entre nous, qui avions suivi avec passion ses batailles pour sa Ville, son travail acharné, son refus inébranlable de toute fatalité face à l'inégalité structurelle qui frappe Sevran (tout celà relevant à mon sens d'un fort contenu républicain), la migration / mutation de Stéphane a créé une acrobatique obligation de choix. Les termes des messages de novembre 2009 étaient clairs : on veut continuer et gagner politiquement, ce ne peut être qu'avec Europe Ecologie.

Mille fois respectable et légitime, cette migration, mais pour qui continuait mordicus à vouloir soutenir la belle action menée depuis 2001 sans vouloir suivre son artisan principal dans Europe Ecologie, l'impasse était - et reste aujourd'hui - à peu près totale.
D'où ce qu'on appelera modérément de l'écartèlement et du tiraillement.

Aujourd'hui que le grand bazar démocratique - ou campagne électorale - est terminé, place à un court commentaire. Tentative de dépasser le scénario en place, de jeter un regard qui se veut distancé sur un objet politique au centre d'un gros débat, les rapports entre le pôle Europe Ecologie et l'"autre gauche", en général et au prisme de Sevran. Sans autre ambition que de créer une mousse de réflexion autant que possible contradictoire, et compenser le désert intellectuel, l'impensé radical, à mon avis inacceptables, qui ont accompagné cette dernière période.

Le constat, c'est celui d'un évitement mutuel et militant. On se fréquente, serrements de mains, réunions de travail où les arrière-pensées sont Reines. Faut faire avec, en ne pensant pas moins que les uns ont voué les autres à une mort (politique) rapide, les autres classant les premiers du côté adverse de la barricade. Ambiance. Inconscience d'un fait banal mais bien là : il y a certes des contradictions mais aussi des idées communes, et, plus encore, il y a des millions de gens dans la mouise que ces postures d'ignorance mutuelle desservent et agacent.

Qu'entend-on d'un côté? Urgence écologique et sociale, impératif d'en finir avec les verticalités politiques - pour ne pas dire avec une gauche supposée lente et sclérosée, dans laquelle la répétition, à satiété, de doctrines figées sous le contrôle d'appareils bureaucratiques tient lieu de plans d'actions - le tout, au prix de la désertion des lieux de mouvement de la société et d'une cassure durable entre société et politiques.

Argumentation recevable dans l'absolu, si tant est qu'elle soit fidèlement traduite ici.
J'ajoute - en prenant des risques, mais c'est toute la jouissance d'être minoritaire - que toute organisation qui s'exonère d'auto-critique et de remise en question entâche durablement sa crédibilité, un jour ou l'autre.

Ces discours ont un appendice qui fait tout le problème : l'invitation à s'ouvrir à l'avenir, l'injonction à arrêter de regarder le passé, renoncer au rétroviseur, etc..., qui reviennent de façon répétitive, pourquoi pas, et s'accompagnent d'un énorme silence sur l'"avant". De la construction européenne, on n'entend plus parler. Du TCE, et de son avatar de Lisbonne, des procédures parlementaires d'adoption, plus rien. Si récentes qu'elles soient, la chasse aux racines est ouverte.
Et la gène de s'installer, et le tiraillement de prendre le relais.

Le problème n'est ni de contester la lourdeur d'appareils vidés de sens et de culture, mobilisés par leur seul instinct de survie, ni de refaire l'Histoire récente de l'Europe; la voie libérale et post-nationale tracée par les traités est aujourd'hui, mille fois hélas, une réalité. De là à la passer sous silence, il y a un pas infranchissable : l'occultation vaut oubli et accord par défaut. N'exonérons pas la construction européenne des critiques que nous avions portées en 2005 et qui restent pertinentes, quel que soit le chemin parcouru depuis; ce qui est en jeu, c'est une capacité critique, un regard sur l'Histoire récente que seule la mémoire autorise. Face à un tel enjeu, la charge contre "le rétroviseur", contre une prétendue tentation de refaire l'Histoire pour ne pas voir l'avenir en face ressemble à s'y méprendre à de la censure politique et intellectuelle (on n'ose dire "un déni démocratique").
Si, en un même paquet, l'accord pour l'urgence écologique valide la construction européenne et les traités européens, alors qu'ils sont encore sous le feu de la critique puisque le traité de Lisbonne entre en application cette année, la maldonne est totale.
Les passéistes maladifs ne pourront s'empêcher de penser à Giscard d'Estaing, qui tenait le discours manichéen du passé dressé contre l'avenir, et raillait Mitterrand et son "obsession de revenir à la Révolution française".

Quel obstacle subsiste à une association de la dynamique écologiste et sociale et d'un débat critique sur la construction européenne?
Ne peut-on éviter cette sensation malaisée qu'une adhésion à l'écologie passe par une amnésie sur un domaine aussi important, et tous les soupçons qui ne peuvent qu'aller avec ?


Qu'entend-on de l'autre côté ? L'argument des "amoureux des petits oiseaux", un autre argument d'une urgence sociale balayant toute autre urgence, y compris écologique, perdent du terrain... mais demeure un soupçon, latent, d'une écologie cheval de Troie du libéralisme.

Recevable, quand on se réfère aux vieilles sources de l'écologie, souvent romantiques et "de droite", et aux discours récents, libéraux-libertaires, souvent purement libéraux et européolâtres, des ténors Verts.
Irrecevable en revanche est l'aveuglement devant des catastrophes naturelles prévisibles à court et moyen terme, et de tirer prétexte de ce que l'écurie écologiste serait mal fréquentée pour réfuter l'évidence des périls, et remettre à toujours plus tard des décisions de nature à les éviter. Irrecevable et politiquement à courte vue.
L'aggiornamento sur l'écologie est utile : une écologie sociale, sans doute la plus importante, se décline humainement depuis les premiers jours du socialisme via la solidarité qui en est le socle (façon de dire qu'une écologie sans solidarité collective, donc avec Etat minimum, est une duperie). Autant le savoir, elle fait partie du patrimoine génétique de la gauche.
En ce sens, la revendication d'une société équilibrée, le refus de nos vies englouties dans des visées de business, d'accumulation et d'accélération, sont des fondements communs de l'écologie et du socialisme contemporains.

Il est question plus haut d'"écuries mal fréquentées". Le héraut de l'écologie d'aujourd'hui est probablement celui qui a le plus fait pour en éloigner bon nombre de soutiens potentiels, à commencer par ceux de l'"autre gauche". Je suis de ceux qui ne peuvent l'entendre sans me rappeler les appels aux privatisations et les démonisations appuyées des opposant(e)s au TCE.

Dans le même temps, grand souvenir des grimaces et contorsions qui prenaient les assemblées du Mouvement des Citoyens lorsque j'émettais, posément, un doute sur la sécurité de l'enfouissement des déchets nucléaires ou un souhait de l'abandon du tout-automobile.

Qu'en conclure? Qu'un socialisme écologique est possible et souhaitable, que la recherche de croissance par des productions durables non-délocalisables est un pas important, qu'elle n'épuise pas, très loin s'en faut, la question des rapports de classe dans l'économie et la société et surtout la question - laissée dans une jachère dangereuse pour l'instant - de la transition entre l'ancienne économie et la future.

* * * * * *

Ainsi vont les commentaires courts.
Que les bouches s'ouvrent, car il y a du débat laissé en friche; la question sera toujours celle du bonheur individuel et collectif, la réponse aura toujours à voir avec le courage présent et la mémoire.
Que Marceau Pivert nous assène encore que tout est possible, contre un courant moderne qui subordonne, un peu maladivement, le possible à une victoire et en fait exclusivement l'issue d'une compétition.
Voilà peut-être un thème qui unira les clairvoyances et les bonnes volontés, sauf s'il est déjà trop tard : on se portera tous mieux le jour où la compétition aura disparu pour toujours des obsessions humaines.

dimanche 28 février 2010

Un mousse

Le mousse savait que la dure vie à bord serait sans certitude, sur lui, sa vie, son retour sur la terre ferme ou non et dans quel état. Revoir ou non ses parents, la belle enlacée et embrassée deux jours avant sur le quai... Il savait qu'il lui faudrait endurer telle autorité orageuse et bienveillante ici, là une vraie félonie tapie sous l'apparente désinvolture, il savait aussi qu'il vivrait tant qu'il croirait en lui, lui seul, et en ce quelque chose invisible qui le plaçait là, parmi ces autres qui ne lui devaient rien et tenaient dans leurs mains les clefs de sa vie ou de sa mort, son équipage, dont il voulait attendre la vie.

Il montait l'escalier qui menait au pont supérieur, résigné à exécuter cet ordre sot de le passer au balai métallique alors qu'une guerre acharnée opposait le bateau et la houle, que la vague hystérique se déversait sur le pont et pouvait bien le précipiter avec elle par-dessus le bastingage.
Il allait le passer, ce balai.
Il se rendait bien compte que la mer ne voulait pas de lui et n'en pensait rien.
Elle déchaînait les vagues, multipliait les creux béants au travers desquels le bateau effectuait un inégal parcours du combattant; ce pont malmené était peut-être sa dernière vision du monde.
Il vérifiait les dents du balai. Se souvenait du refrain de la balade irlandaise qu'elle et lui avaient écoutée la veille de son départ dans un café du port. Et sifflait.
Cette fois, ça suffisait. Il l'avait entendue, elle voulait sa peau, la mer, il allait la lui vendre au prix fort. Le mousse se tenait droit dans le chaos, les mains accrochées derrière lui aux rares rambardes qui longeaient l'habitacle, l'immensité face à lui et le visage agressé d'eau salée. Le mousse respira à fond, ses poumons repus d'air sauvage de l'océan. Son cri fut plus enragé que toutes les rages de l'Histoire humaine, la mer s'entendait dire les quatre vérités cinglantes d'un mousse qui n'avait que son balai métallique, un ordre à exécuter, sa belle à quitter si la mer le voulait.
D'un mousse qu'un chagrin de la belle, qu'un mal même infime de ses parents impressionneraient toujours plus que la vague rebelle et mortelle.

Son cri fut entendu de tous les vents et perça la vague en son flanc.
De ce jour, la mer et les autres éléments savaient que la vie et la mémoire du mousse seraient plus fortes qu'eux, à jamais.

dimanche 10 janvier 2010

DES ESPOIRS DE MARS




"Le marché nous porte
Le marché nous emporte"



Curieux, Marceau, l'hiver frappe chaque année, avec emmitouflements (ces burqas occidentales pour météos capricieuses), réveillons recroquevillés sur famille et amis, neiges, fééries, victuailles grasses, misère et mort. Et personne pour en exiger l'abrogation ! Pas même une attente de changement : l'hiver est roi du marketing. Il nous vend sa dureté, son âpreté, contre la féérie supposée du bonhomme de neige et les cadeaux du 24 décembre (la quête des cadeaux entre dans les stress les plus pompants de l'année), et tout le monde, hormis les victimes du froid, en paraît ravi...

En fait, on vit l'hiver dans l'attente du Printemps. Le pourquoi de notre mystérieux attachement à la vie tient dans ceci : l'instant appelle l'instant suivant. C'est aussi pitoyablement simple que ça, on attend du prochain qu'il confirme le meilleur du précédent, ou qu'il amène une rupture radicale; c'est dans les deux cas l'attente d'une séquence à venir, meilleure ou pire, attente à quoi la vie pourrait donc se résumer. La carotte appelant le bâton, s'enchaînent les séquences, ainsi vont nos assez misérables existences.

("Dites-donc, c'est de la philo de guinguette, vot'truc", me sussure Marceau Pivert, narquois).

D'accord pour trouver l'enjeu attrayant. La traversée des rigueurs hivernales s'achève avec la renaissance de mars; renaître, fendre les coquilles, ouvrir de nouveau une fenêtre sur un ciel annonceur de lumière et de jours en extension... Les croyants de lever les yeux au ciel : quelle meilleure preuve de l'existence de Dieu?

("On vous a appris la laïcité, dans votre Parti de gauche?" renchérit Pivert. Hé, Camarade, on t'a appris à la fermer, au PSOP?)

J'AI HATE QUE MARS ARRIVE !



J'ai hâte que mars arrive. Non pour l'issue de cette pitrerie électorale pesante, mortifère pour les idées de fond, les débats et les enjeux sociaux; bien au contraire, pour en savourer la fin, quelle qu'elle soit. Sans illusion toutefois : l'herbe aura poussé, la végétation se déploiera sous le soleil revenu, et les furibards des scrutins formeront des stratégies pour les futures autres élections. Baston forever.

Est-ce que le mot élection m'agace seulement parce que le résultat de cette régionale sera - sans gros doute - mauvais pour mon Chon-chon et sa Marie-Georgette? Ou bien, avec les joutes convulsives, débats et passions lorsqu'Emmanuel a suivi Gatignon dans l'aventure E.E., ai-je réalisé l'insigne vanité de la kermesse électorale qui s'ébrouait? Ce camp de gauche, où l'on a pas l'air de saisir que conjurer l'effondrement passe par toutes les recherches d'unité, et où la compè-pète électorale avec tracts, affiches et drapeaux n'a d'autre vertu que de se compter en interne, alors qu'autour on (celles et ceux pour qui cette gauche est censée combattre) bascule tous les jours dans l'incertitude du lendemain, ou le dénuement, voire la misère, cette gauche n'a au final qu'une particularité, qui est d'être fatigante.



La démocratie? Quelle démocratie?

Le démocrate pointilleux, qui parraine ce blog sans le savoir, sourcille.
"L'élection est une chance pour les citoyens, ne l'oubliez pas!" assène-t-il dans sa moustache.
On en finit avec ça.
Elle a belle figure, la démocratie. Ce capitalisme effarant a pour effet, sinon pour but, de réduire à la marge notre temps d'analyse, de réflexion, notre temps intellectuel pour tout dire. L'indispensable formation de l'individu à la citoyenneté, le temps d'un débat lucide et argumenté, conditions d'une démocratie assumée, sont relégués dans l'accessoire, optionnel et superflu, par la vie économique à court terme, l'industrie du spectacle qui investit dans la déconnection du réel à coups de budgets faramineux, l'idéologie du mouvement pour le mouvement, et la dévalorisation, consécutive, des échanges d'idées.

Une organisation politique s'empare de l'outil électoral pour faire passer ses idées et se compter; mais le rythme des consultations est tel, dans un temps si court et caviardé, que l'exercice démocratique lui-même est relativisé. Si, en réaction, des organisations politiques responsables suspendaient leur participation à des scrutins usants en temps et en énergie (préparations budgétaire et matérielle, négociations, militantisme, à concilier avec des vies familiale et professionnelle, le tout pesant sur un nombre de têtes en régression constante)pour se consacrer à la recherche de fond, elles feraient plus pour alimenter la démocratie en contenu qu'en participant à mille scrutins dénaturés par leur médiatisation et vides de sens. Un aventin temporaire, une distance, un congé donné donné à des foires d'empoigne illusoires au bénéfice de la réflexion politique de fond (d'aucun dirait "la pensée").

Et mon icône du front populaire de reprendre ses railleries : "mais il me semble bien vous avoir entendu apprécier les rafales de textes que vous receviez de votre Parti de Gauche pour les élections régionales. Quand vous ne râliez pas parce qu'il y en avait trop"...

Soit.
Je rêvais que cette capacité d'analyse et de recul dont il est question plus haut, sublimant l'apparent clivage, conduise à poser la question des affinités entre le nouvel intervenant politique surgi des européennes (un sigle / slogan, "Europe-écologie", et non "Europe et broccolis", comme on l'entend de ci-de là), et le PG, et d'autres. Je mets sur le compte de l'absence de ce recul salutaire, et le besoin immature de baston électorale, que rien n'ait été fait, laissant la différence (et l'indifférence mutuelle) se creuser.



Mais, Marceau, d'un côté (E.E.) on laisse enfler un non-dit pyramidal sur les traités européens (que tous les leaders ou presque d'E.E. ont approuvés), allez ouste, dans le cabinet noir des silences opportuns, de ce même côté on ne réalise pas le danger de l'idéologie régionaliste, de l'autre on ne s'attarde pas sur le corpus d'idées du nouvel intervenant, qui révèle une capacité critique mille fois supérieure à celle des libéraux-libertaires verts de triste mémoire, et donc pas mal de contradictions. Et on tient toujours le nouveau paquet-cadeau écolo dans la suspiscion.

Et donc rien n'a avancé.
Raison pour laquelle, je le répète, j'ai hâte d'être le 16 mars au matin.



Mars. Réalise-t-on que quelques heures de lumière supplémentaires par rapport à l'hiver sont une nouvelle chance de vie?
C'est comme ça, Marceau, je laisse traîner mes yeux, ma mémoire, en roue libre et indolente; le Printemps se déploie et déploie la petite fleur et le grand arbre, des petits minois enfantins aux moulte visages de vulgus pecum pilonnés par l'hiver et qui affichent leur plus hermétique fermeture. Tout éclôt. Le temps supplémentaire, c'est autant de flânerie possible, de contemplation sans objet, d'absence.

("Ben dites-donc, c'est pas 35 heures, qu'il vous aurait fallu. C'est 15 ou 20, avec doublement des congés payés, hé hé". Il me gonfle, celui-là.)

Et voilà. La veille de passer de ma 53ème au début de ma 54ème année, je rêve de ce bond qui me transporterait vers le meilleur, pourquoi pas le beau. Le propre des utopistes est de pousser le rêve aussi loin que possible; j'y mèle le pessimisme, histoire de m'éviter quelques jolis panneaux bien "déceptifs" (paraîtrait que c'est dans le dico, ce mot-là).

Rendez-vous en mars.
A 'humanité, au climat, à la planète de dire, faire, jouer.
A qui veut d'espérer, à nous de commencer à vivre.

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Quelqu'un qu'on sait être qui il est sans se douter qu'il est plus proche de celui qu'il n'a jamais été.