mardi 25 janvier 2022

Mon journal pendant la drôle de campagne (1)

 Ouvrons sur un conseil de lecture. Le livre ci-dessous est conseillé à celles et ceux :

. Qui, parents de triplés mâles, les ont tous les trois baptisés Jean-Luc,

. Qui acceptent l'élection de Jean-Luc Mélenchon à la présidence de la République, moyennant la garantie qu'il mourra la veille de son investiture,

. Qui ont vu la naissance de la France Insoumise comme une nouvelle sortie de Lazare de son tombeau,

. Qui souffrent de dérangements intestinaux et d'affliction morale à la vue du logo de la FI.

La campagne est froide. Est-ce parce que nous n'avons pas, toutes et tous, réalisé que nous ne sommes pas encore au bout de la décomposition sociale orchestrée par la globalisation néolibérale ?

Il y a comme un accomplissement, dans ce que nous traversons. Nous, qui savons ce qui a commencé il y a cinquante ans, le façonnage d'une inégalité planétaire d'intensité et de cruauté inouïes, et la préparation d'un chaos social et écologique. Cet ordre économique mortel, nous savons qu'il vacillera, et aussi que ce ne sera sans doute pas de notre vivant.

Il y a comme l'accomplissement du rêve de Milton Friedman. Sa double victoire : l'humain d'abord, entendre par là une créature brute, programmée pour imposer sa barbarie existentielle, une planète à l'agonie sous les coups de ce locataire avide de la dominer, pour la saccager à bon droit ensuite.

On aura compris que l'humain de Friedman et des Chicago boys n'est pas le même que celui du slogan électoral du PCF. Celui-là est éduqué, sensible et conscient, quand celui de Friedman est un tyran à l'état natif dont la vocation est de le rester jusqu'à sa mort à lui, et à celle d'autrui. Reste le slogan, et la confusion qu'il porte. D'importance mineure. L'auteur de ces lignes est probablement seul à la détecter, il s'en repent. Tout en n'en pensant pas une miette de moins.


QUE LE COUPABLE LEVE LE DOIGT

On a, toutes et tous, nos recettes explicatives du pré-désastre actuel - encore qu'il n'est pas encore écrit. Ah, si on avait fait ceci, ah, si on avait été écoutés, ah, et ah, et encore ah... Mais contre l'enchevêtrement implacable de néolibéralisme, de mur de Berlin, de social-démocratie embarquant dans son agonie des chargements de rêves sociaux, et de renaissance mille fois différée d'un courant social fort, les conditionnels passés s'annulent d'eux-mêmes. Devraient tomber dans l'oubli, mais ce serait aller contre nos besoins d'avoir raison contre l'histoire. Le premier, la première qui osera encore un "on aurait dû..." portera le bonnet d'âne de gauche.

En attendant de trouver un(e) coupable, qui sera toujours l'autre ou les autres, il n'y a que l'espoir à proscrire et le travail à prescrire. L'auteur de ces lignes a horreur du travail dans sa version économique, il ne voit que lui, le travail, avec nos intelligences et notre goût pour le bonheur, pour ne pas sombrer.

Et nous sommes des gens de travail, d'intelligence et de bonheur : nous n'allons pas sombrer.


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