dimanche 25 janvier 2015

LA FIN DES GAUCHES DIVINES - LE FANTASME DU GRAND SOIR, LE REEL SYRIZA.

A cette heure de dimanche le résultat des élections grecques n'est pas connu; Syriza est donné gagnant.

Trois effets d'avant-victoire, et quelques raisons... de garder raison et tête froide, avant la victoire de Syriza :

. La drôlatique Marine est toute à son rêve stupide de construire un nouveau parti d'encadrement social, copie nationaliste de l'ancien PCF; écartelée entre ses deux ailes traditionnaliste et nationale-républicaine, elle donne des gages à la seconde (au risque qu'on la retrouve, en compagnie de Philippot, sous les roues d'une voiture, ou sur le capot après une chute de toît d'immeuble)- l'essentiel de son soutien à Syriza ne s'explique que par là. Le reste est le fruit d'un calcul baroque, post-maoïste, de "soutenir ce que l'ennemi (l'union européenne) combat et de combattre ce que l'ennemi soutient".

. Les drolatiques gardiens de la pensée unique s'arrachent les racines capillaires. "Syriza ne pourra pas gouverner seul". "Syriza a mis de l'eau dans son vin". "Syriza mettra de l'eau dans son vin". "Syriza va au-devant de grosses difficultés". Syriza n'aurait jamais acquis sa posture de relève sans l'imbécillité des tartarins français (Le Boucher, Reynié, Bourlanges, Minc, Baverez, Reynaud...) ou européens, champions du TINA libéral, du châtiment des peuples par la dette (puisque par les salaires c'est bien trop lent pour rassurer les marchés), prophètes de l'européisme néo-libéral.

. On n'échappe hélas pas à un discours drôlatique du bien-Syriza vainqueur de tout ce qui va mal avant-même d'avoir été élu.

La suite de la victoire de Syriza, si elle est confirmée, ne sera pas un conte de fées à la 1981 : la bourgeoisie et les néo-nazis grecs vont mettre les bouchées doubles pour lui empoisonner l'existence, l'union européenne ne sera pas en reste, sans parler du FMI et des gouvernements libéraux ou sociaux-libéraux européens. Le nouveau gouvernement grec lui-même aura le droit imprescriptible à l'erreur, à la bétise même, tant seront tendus les flux économique, social et politique, rare le temps des décisions posées et réfléchies, immense la pression générale (dont celle d'un corps social mis à genoux par les politiques conservateurs-libéraux et dans l'attente impatiente d'une rupture de gauche façon "tout - tout de suite"). Le temps n'est plus aux illusions mais au travail.

Et donc, vive la victoire de Syriza, en premier lieu parce qu'elle ferme son damné caquet à la doxa néo-libérale relayée par tant de cette "gauche" désincarnée jusqu'à l'os, et parce qu'elle va empêcher Merkel et la CDU de dormir pendant quelques longues nuits. Ensuite, tout ne sera (ne devrait être dans un monde idéal) qu'attention et culture d'un esprit conciliant la critique, la vigilance et la bienveillance. Sans qu'aucune des trois n'ait à concéder aux deux autres.

Un travail énorme commence qui se déclinera dans le temps long. On n'aidera jamais mieux Syriza qu'en lui garantissant le temps d'une action à dimension historique, et à cette condition seule, tous les autre partisans européens d'une redéfinition des pouvoirs dans l'union au détriment des austérités, du néo-libéralisme et de son allié productiviste pourront s'inspirer d'un souhaitable et désirable exemple Syriza.

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