dimanche 19 juin 2011

ELOGE DE LA PASTEQUE

Une Histoire ne peut être heureuse sur toute sa longueur ; elle est constellée de ruptures, elle répertorie les séquences de bonheur et de malheur qu’elle nous emmène traverser et affronter, toutes, jusqu’au bout, la fin, où notre Histoire nous laisse hébétés, entre l’orgueil devant l’accomplissement et le dépit exténué. Seuls, face à elle.

A la fin de 1978 j’ai poussé la grille du 31, rue du général Beuret, à Paris XVème, près de la place de Vaugirard. Le siège du Parti Socialiste du XVème arrondissement était aussi celui du PSOE en exil, il avait vu passer Marceau Pivert, Albert Gazier, Lionel Jospin. Pour trouver un sens à la vie, à ma vie, pour que le PS m’alimente en raisons d’espérer tout changer. Faute, sans doute, d’avoir assez aimé changer, moi-même.
Trente-trois ans plus tard, après quelques ruptures dans le parcours du militant resté de base tout ce temps, après que, de socialiste, il soit passé républicain dans le Mouvement des Citoyens, puis républicain socialiste et écologiste dans le Parti de Gauche, est arrivée la fin de l’Histoire militante, le temps de la rupture, aux termes de laquelle le militant ne milite plus.

C’est dit et c’est fait.

La plus modeste décision appelle des éclaircissements, des explications, surtout quand elle engage au-delà de soi-même.
L’aventure PG se développe, mais pour l’heure, à l’échelon local, elle est en veilleuse : tentons la clarté au risque de faire long, charge indispensable pour revenir sur un long processus, et un prix à payer pour un dernier message du genre. Retour écrit sur trois ans d’expérience d’adhérent lambda du PG; le bon et le mauvais, l’enthousiasmant et le maussade, sans intention de bilan, plutôt un arrêt contre la course folle des événements, pour regagner le privilège du regard simple et ouvert qu’interdisent les pratiques politiques les plus courantes, les rythmes électoraux insensés, les rapports de force et les prises de pouvoir.

Sur le PG (Parti de Gauche)
L’objet qu’attendaient de longue date les partisans de feu l’union de la gauche, le Ceres au premier rang (qu’on se souvienne de la « dialectique de l’union »), et ceux, parfois les mêmes, qui estimaient indissociables la République et l’écologie politique…
La marmite PG bouillonne avec quelques trop petits milliers d’adhérents et un chef-cuistot aux recettes républicaines et démocratiques.
Les handicaps sur la route du PG sont consistants. Sa naissance ex-nihilo, à un moment où la citoyenneté est au plus bas et où l’adhésion, non seulement à un Parti mais à des idées politiques, fait figure d’exception.
Mais de 3 000, les effectifs sont passés à… 7 000 ? 8 000 ? Difficile de savoir précisément, mais le recrutement de 4 000 à 5 000 personnes en deux ans dans ce contexte-là n’a rien de déshonorant. Pourtant, ça reste une goutte d’eau.

Il y a l’effet-repoussoir pour société sur-médiatisée, que constitue Mélenchon. Le système « soft-idéologique » néo-libéral, à base de consensus sur la primauté de l’économie et du marché, s’adjoint une société du spectacle, de séduction, de passivité et docilité lisses, et génère son ennemi (cf le « besoin d’ennemi » cher à Finkielkraut), qui ne pense, ne s’exprime ni n’agit dans le sens général, et, dans une époque de déculturation accélérée, alimente son action de culture et de références culturelles ; dès lors il dérange de haut (les tenants du consensus) en bas (un corps social passif, consommateur et exécutant). Mélenchon incarne cet ennemi-repoussoir, tellement à contre-courant que son travail de conviction promet d’être encore rude.

Il y a l’inconnue Front de Gauche : quid de la mayonnaise PG-PCF face à la candidature Mélenchon (appareil et base militante) ? Le regard sur le Front de Gauche est-il le même au PG, qui y voit à terme une structure politique unique de l’ « autre gauche », et au PCF ? Quand Mélenchon propose le sabordage du PG demain si nécessaire (dans une dynamique accélérée du Front de Gauche), les communistes réalisent-ils que la question pourrait se poser pour eux aussi ?

Enfin il y a Mélenchon lui-même, et la personnalisation du PG aujourd’hui et, éventuellement, du Front de gauche demain. Qui, en dehors de lui, pour les incarner ? Il est seul à « passer » partout et pouvoir incarner l’autre gauche, donnée qui cadre avec la Vème république mais risquée pour un parti tributaire de son dirigeant. La co-présidence du PG, censée combler ce besoin et assurer au passage le relais pendant l’éventuelle campagne présidentielle, n’a pas bénéficié à l’image publique et à la stature de Martine Billard - pas plus qu’elle ne lui a, hélas, permis de se faire entendre dans les débats écologiques (nucléaire, gaz de schiste), accaparés par Europe-Ecologie.

Sevran
Puisque la loi micro-cosmique dicte sa dimension propre à tout acte politique, il faut aussi expliquer ma position quant aux adversaires locaux.
Des fois que se serait glissée quelqu’inavouable sympathie pour eux.

En commençant par convenir avoir été du bataillon des assommés-déconfits de novembre 2009, quand notre Maire ralliait Europe Ecologie.
Dans l’ex-majorité municipale, quelques-uns aventuraient – prudemment - qu’une goutte d’ex-communisme dans l’éprouvette écolo pouvait générer un précipité nouveau, baroque et intéressant. J’en étais. On avait eu affaire, avec ce Maire-là, à un scénario imposant d’inattendu et de stimulation, on pouvait en espérer du bel et bon… Et puis l’enjeu écologique, crucial, pouvait justifier qu’un dynamique élu local, déjà plus si local, agitât le cocotier écolo et le rénovât.

Europe Ecologie et Stéphane Gatignon
Politiquement, notre prévention était forte. Nous décelions l’ombre de son très libéral-libertaire fondateur partout derrière Europe Ecologie ; on nous serinait, et encore aujourd’hui, qu’il n’en était rien. Pourquoi EELV validait le traité de Lisbonne, que nombre de Verts et futurs EELV avaient repoussé sous sa forme « TCE » mais que le fondateur avait soutenu et continuait de revendiquer, mystère… Pourquoi les appels à la dérèglementation des transports et de l’énergie du même fondateur n’ont jamais généré de débat interne, pas plus que ses sorties contre Montebourg et pour la mondialisation… Mystère.

S. Gatignon, avant de rénover quoi que ce fût, avait du linge sale à laver. Au menu, pilonnage de son ancienne organisation, puis du front de gauche, coupable de « penser en-dessous du niveau de la mer », puis du PS qui avait failli, et puis le populisme menaçait, et autres antiennes. Seul échappait au tir groupé son nouveau mouvement, lancé à Sevran façon savonnette futuriste, antiseptique, universelle et auto-nettoyante, incarnation du neuf face à une gauche résiduelle, croulante et à peine digne d’un coup de balai.

Deux ans après, constat : la rénovation est en attente. Le vieil oripeau libéral-libertaire colle toujours à l’épiderme d’Europe Ecologie. L’Etat, bête noire du néo-libéralisme qui s’est acharné à le mettre en pièce, l’est aussi chez EELV, qui lui substitue deux outils politiques phares : la région (antique dada girondin) et les associations – que David Cameron a mises au centre de sa « big society », avec quel succès…
Autre tendance : EELV se réclame de la gauche tout en placardisant ses repères traditionnels. Le discours social (chômage, inégalités) est purgé de tout thème identitaire de gauche (capital-travail, exploitation, lutte des classes…), pour lui substituer un nouveau lexique « écologiste », avec codes et thèmes propres. On ne traite plus les inégalités dans l’habitat par le versant social (précarité, chômage, revenus, insolvabilité…), on met en avant le bénéfice social de la diminution des factures énergétiques dûe à une construction écologique et économique. On substitue au discours du rapport de force social dans la production celui d’un anti-productivisme censé pulvériser toute problématique sociale à la source. L’ancien discours « de gauche » est ainsi supplanté par une approche technico-pratique à tonalité positive. Un travail d’assemblage des deux, pour construire un cursus social-écologiste ? Peine perdue, il y a, en arrière-fond chez EELV, un souci obsessionnel, moderniste, de fossé vis-à-vis de l’autre gauche et toute la « classe politique », plus l’assurance en soi, et toute l’arrogance nécessaire, pour prendre tout le monde de haut.
Façon d’incarner le meilleur et d’envoyer balader les autres, indignes d’attention car solidairement obsolètes. Constat amer : jamais cette idée de « gouvernement des meilleurs » pour remplacer de supposés « vieux schémas » n’a connu pareille fortune que depuis la mondialisation néo-libérale.

Reste enfin cette affiliation aberrante avec un nuage toxique qui plane au-dessus de toutes les têtes européennes, le seul à ne pas empêcher Europe Ecologie de dormir : le traité de Lisbonne, non tant son versant institutionnel (et encore) que son contenu économique et social. Reste, plus encore, le passage en force du traité, viol assumé du suffrage universel sur lequel on risque d’attendre longtemps le plus petit commentaire critique d’EELV.

En continuité avec le vieux libéral-libertarisme de ses origines, EELV est donc pleinement là où on l’attend, et donc, non, non, rien n’a changé.
C’est dit.
Mais tout n’est pas dit.

Sevran, le « pour ou contre » et la politique
Effet de ses mutations, la problématique de la gauche sevranaise s’est ramenée à un « pour ou contre S. Gatignon et Europe Ecologie», avec un bloc PS-EELV d’un côté et le PCF de l’autre ; alternative obligatoire et absurde, qui prétend réduire à rien ou pas grand chose tout point de vue autre.
L’adhésion de S. Gatignon à EE, sur le mode « adieu les irrécupérables, place au monde nouveau », a été suivie par la volonté farouche du Député de barrer la route à son ex-dauphin, réduisant le choix politique de gauche à soutenir le Maire ou le combattre radicalement.
Le pour, le contre. Néant de la pensée et désert politique.

Sortons de là !
Dans le champ politique général, on peut revendiquer haut et fort (voir plus haut) la critique d’Europe Ecologie, mais, c’est ainsi, nombre des idées d’EE débordent ses frontières : critique du productivisme, gestion publique de l’eau, lutte contre le gaspillage des ressources terrestres et le saccage de la planète, critique des mécanismes institutionnels de la Vème république. Et l’auteur de ces lignes les partage.
Eh oui, cher(e)s collègues du paléolithique, on s’est mis tard, très tard, à la critique écologique du capitalisme, soucieux que nous étions de ne pas emboîter le pas aux Verts, qui l’associaient au corpus libéral-libertaire comme le fait aujourd’hui Europe Ecologie.
Résultat : d’autres que nous professent des idées qui nous sont chères, et d’une façon qui n’est pas la nôtre.
… Pas une mince affaire, tout ça.

Le Parti de Gauche doit porter l’écologie au centre de son discours et de ses actes, et aller à la rencontre et la confrontation avec les « estampillés », revendiquer comme eux l’écologie politique, la sortir de l’influence européo-libérale, l’arrimer au combat pour l’émancipation sociale. Ce qui a été fait à Notre Dame des Landes ou dans le dossier du gaz de schiste aurait dû, doit être refait et amplifié.

Sevran, dans tout ça ? Nous sommes, au diapason de toute la France, en panne de débat politique ; le thème de l’écologie nous fournirait un extraordinaire terrain pour débattre à la fois du temporel (la situation écologique globale) et du fond (comment y remédier).

Emmanuel Todd l’a très bien dit : le débat politique pédagogique n’est pas gauche-droite mais gauche-gauche. C’est entre aspirants au changement, dans la confrontation des appareils critiques, que se situe l’efficacité politique. Raison qui milite pour la recherche de passerelles idéologiques et pratiques, et pour laquelle le creusement de fossés entre organisations et courants de pensée se réclamant de la gauche, l’opacité de leurs relations, le débat entre eux ramené à des négociations de postes pour des scrutins électoraux incessants est une course inconsciente au plus grand vide possible, aux pratiques solitaires et égocentriques, et un camouflet permanent pour les premiers concernés : les Citoyens.

Une campagne pour rien
L’auteur de ces lignes entend revenir sur l’élection cantonale de 2011, qui contenait tout ce qu’il refuse désormais : deux camps en présence, véritables challengeurs du scrutin (soit le PCF d’un côté avec le soutien du PG, et Europe Ecologie), déploient un jeu stérile de failles et contradictions d’un côté auxquelles sont apportées de mauvaises réponses de l’autre, avec un apport démocratique quasi-nul aux allures d’aporie et un taux de participation ridicule.

Après un début de campagne assez calme débuta la bataille pichrocolienne sur le « million ». Qui ramenait la problématique électorale non aux enjeux respectifs d’Europe Ecologie et du Front de Gauche (le premier tract d’Arnaud Keraudren s’y essayait assez bien), même ramenés à l’échelon local, non plus à la prochaine disparition des conseils généraux, et encore moins à l’élargissement de l’enjeu à la France et l’Europe. Non, il fallait se déterminer par rapport au Maire ou au Député, tout devenant bon pour cet enjeu, un néo-oedipe guignolesque Gatignon-Asensi primant tous les autres enjeux - et il y en avait On attendait du débat, on eut du brouet insipide, sanctionné par un taux d’abstention égal au reste du pays.

« Le million » (1)
On eut donc d’abord « le million » ; une simple présentation de l’historique et des chiffres aurait suffi pour démonter l’argumentation de S. Gatignon sur la « basse vengeance » du Député. Mais ce dernier choisit de contre-attaquer sur le thème « Vous voulez un million ? Tremblay le verse déjà depuis 25 ans » ; contre-attaque qui fit pschitt, personne n’osant croire que pareil détail avait échappé aux yeux de tous pendant si longtemps.


Westinghouse (2)
Puis il y eut l’affaire des terrains Westinghouse. On discuta peu urbanisme ou poids de la contrainte économique, son incidence sur la densité des constructions – ce qui aurait relativisé le fameux « million » par rapport aux besoins financiers de la Ville et les inégalités dont elle est structurellement frappée : on rameuta plutôt contre l’apprenti-sorcier Gatignon et ses rêves de cité-dortoir.
Pourtant l’apprenti-sorcier commit une grosse erreur en chargeant l’ADESS et les critiques du projet, leur prêtant un refus de toute mixité sociale (« pas de ça près de chez moi »). Au passage il esquivait le fond de la question, à savoir non pas l’utilité de logements en entrée de ville mais l’impératif d’un projet d’ensemble (économique et urbanistique) propre à prévenir les dangers, à terme, de paupérisation du nouveau quartier sous l’effet de la crise. Telle était la prévention des riverains.
Il y avait là matière à un débat de fond, riche politiquement. Mais le temps manquait, il y avait l’impératif électoral, raison pour laquelle il n’y eut jamais de débat à la hauteur de l’enjeu.

La dépénalisation etc…
Et enfin la dépénalisation du cannabis.
C’était le plus frappant et médiatisé, mais il en cachait d’autres : la coupure de Sevran en deux, la sécurité civile, les gangs mafieux et la dépénalisation elle-même.

Les quartiers Nord de Sevran basculaient dans l’incontrôlable, ils étaient le théâtre d’affrontements armés entre bandes pour le contrôle du marché de la drogue. Côté Front de Gauche, on préférait dénoncer les effets des alertes médiatiques de S. Gatignon, ses « caricatures de notre Ville », sa « manie de tout peindre en noir », voire une constitution de fond de commerce médiatico-électoral. On en appelait à « réhabiliter » l’image de Sevran ternie par le boutefeu.
On aurait fini par douter de l’existence-même des problèmes, ou soupçonné le Maire de les créer de toutes pièces pour ses intérêts à court terme. Les protestations contre ses sorties médiatiques reléguaient le fossé géographique, économique et social de Sevran entre nord et sud. On s’interdisait d’imaginer que le Maire en avait seulement conscience.
Tout débat de fond sur ce thème était balayé par l’impératif du binaire, le bon gros manichéen qui fait les bonnes vieilles campagnes électorales. A ceci près que, cette fois, la recette n’a pas fonctionné.

Après l’élection cantonale et la sortie de son livre, le Maire en a appelé aux casques bleus puis à l’armée pour rétablir une vie normale à Sevran. Sortie fatiguée et nerveuse, sans rappel du terreau sur lequel se développent les trafics, sans exigence d’un retour de l’Etat à ses prérogatives économiques, sociales et éducatives et ne renvoyant qu’à la solution militaire : pain bénit pour qui, en embuscade, attendaient de confondre le militant d’Europe Ecologie allergique au service public derrière le Maire de banlieue en recherche de solutions concrètes à la violence urbaine.
Les mêmes oubliaient très innocemment les dénonciations de S.Gatignon, pendant plusieurs années, des interventions inefficaces des CRS dans les cités, ses demandes de récupérer les 40 policiers perdus par Sevran au cours de son premier mandat et son parti-pris (teinté de méfiance il est vrai) pour la police de proximité. Les mêmes feignent d’ignorer qu’en tirant les sonnettes d’alarme de façon ostensible, Gatignon prend des risques, y compris personnels, et oublient de saluer une bonne dose de courage.
Mais, faute d’un discours complet en appelant, une fois de plus, à la responsabilité de l’Etat et de pointer les responsabilités du système économique dans la situation des cités, le soupçon de mise en scène médiatique s’est fait jour – sachant qu’il y avait au passage un livre à vendre, une campagne pour les législatives en préparation…

Point d’orgue, la dépénalisation du cannabis. La proposition de dépénaliser découlait sans doute d’une réflexion longue de son auteur sur comment endiguer les trafics, contenir les mafias et leurs violences ; mais, « sortie » médiatiquement comme le lapin du chapeau, l’instantané primant le fond, de nouveau s’est enclenché un débat factuel sans rappel de son historique économique, social et politique autre que la montée de la violence dans les banlieues. De sorte que, bonne ou mauvaise, l’idée se voit opposer le rappel du fond de l’affaire, à savoir que le trafic de drogue se développe sur la relégation sociale et la misère, et qu’aucune décision factuelle comme la dépénalisation n’égalera une action politique visant à les éradiquer. Rappel épaulé par l’argumentation morale d’un Manuel Valls en faveur de la lutte contre les trafiquants.


* * * * * * *

C’est ainsi qu’une banale campagne électorale est venue épuiser l’adhérent lambda d’une organisation en laquelle il continue de croire ; le bonheur d’adhérer à un vrai projet de vie individuelle et collective, l’enthousiasme de chercher des communautés d’idées, voire de pensée, pour favoriser leur éclosion et leur développement par-dessus les cloisonnements militants, se heurte trop à ces mêmes cloisonnements et au raisonnement arithmético-électoral et organisationnel qui les sous-tend.
Ceci ne concerne pas le PG où j’ai toujours pu m’exprimer sans contrainte, où mes interventions pour un socle-PG / Front de Gauche allié à des passerelles vers Europe Ecologie ne m’ont jamais valu de critique. Je n’en dirai pas autant d’autres structures.

J’ai soupé des évidences, des sous-entendus, des promesses de nouvelles pratiques politiques qui disparaissaient derrière l’exigence de prendre ou garder le pouvoir, à quelque échelon que ce fût, et d’y mettre les moyens, dont la plus anguleuse des géométries politiques et de pensée. J’ai eu trop envie de dire à des écologistes estampillés, des communistes, des socialistes et même des gens de droite mon accord sur tout ou parties de leurs idées, à condition de les mêler, de les associer, de les ouvrir de ci-de là, je me suis trop entendu répondre que je rêvais, peut-être ai-je finalement décidé de rêver.

Je resterai sur cette certitude que la recherche de solutions politiques, individuelles et collectives, à une crise de l’économie capitaliste néo-libérale, passe par la prise en charge par chacun du destin de tous, et inversement. Le PG a pris cette donne en charge le plus sérieusement et rigoureusement, raison pour laquelle au-delà la personnalité de son fondateur, et d’un fonctionnement vertical induit, il incarne un modèle à continuer et développer.

Les néo-conservateurs américains désignent les écologistes sous le terme de « pastèque » : verte à l’extérieur, rouge à l’intérieur.
Saluons leur immanente sagesse d’analyse, faisons, tous ensemble, l’éloge de la pastèque, et créons le fruit transgénique qui sera son successeur, le fruit rouge-vert ou vert-rouge qui nous permettra de franchir les caps des années et des changements avec ouverture et sérénité.


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(1) Le Président de la communauté d’agglomération Plaine de France, François Asensi, ne reconduit pas, dans le budget de 2011, une subvention de 1 million d’Euros versée à Sevran au titre de 2010, déclenchant une riposte cinglante de S. Gatignon diffusée par tract municipal.

(2) Projet de construction d’un ensemble d’immeubles sur des terrains anciennement occupés par les ateliers de la société Westinghouse.

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